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Maghreb

Le CPP entre polémiques et consensus : le général Hassan, la loi de finances et les violences faites aux femmes (Audio – Vidéo)

Par Maghreb Émergent
26 novembre 2015
Photo Ahmed Sahara

 

Le procès du général Hassan au tribunal militaire d’Oran est-il celui de «l’ancien DRS » ? Les députés du FLN qui grognent contre le projet de loi de finances 2016 iront-ils jusqu’au bout dans leur opposition à l’augmentation – modestes – des taxes sur les carburants ? Le Café Presse Politique, le talk-show politique de Radio M, la webradio de Maghreb Emergent, a été jeudi 25 novembre assez consensuel sur le cas du général Hassan et aussi, sur le caractère absurde du blocage de la loi sur la violence faite aux femmes.

 

L’émission a par contre tourné à la polémique voire au dialogue de sourds sur la question de la loi de finances entre une vision « technicienne » et une lecture « politique » de la manière avec laquelle le gouvernement tente de résoudre une équation économique rendue encore plus ardue par la baisse des recettes pétrolières.

Pourquoi le général Hassan, un des dirigeants de l’antiterrorisme se retrouve-t-il devant un tribunal? Les journalistes admettent qu’ils manquaient d’informations probantes à ce sujet.  Sur la base des bribes d’informations sorties dans la presse et des chefs d’inculpation retenues, des analyses sont esquissées. Tarek Hafid du site Impact 24 suggère qu’il s’agit, au-delà du général Hassan, du procès indirect du général Toufik lui-même.

 

Le « procès du DRS ancienne formule »

 

 Akram Kharief élargit le champ : c’est le « procès du DRS ancienne formule », d’une structure qui a échappé à l’état-major et à la présidence pour se retrouver sous la « tutelle d’un seul homme. »  A travers ce procès, on est « en train d’acter le changement de tutelle du DRS,  » de probablement au profit de la présidence.

 « On fait le procès du DRS tout puissant » abonde El Kadi Ihsane, en relevant dans un contexte où le général Toufik était tout puissant, le dépassement de la règle qui veut qu’on informe le commandement de la région d’une opération n’aurait pas prêté à conséquences.

 Le procès du général Hassan est-il lié à l’échec de Tiguentourine ? C’est une idée qui a été discutée. Pour Saïd Djaafer, c’est cette affaire a mis en évidence une fissure entre l’Etat-major et le DRS et a servi de base à ce qui a été appelé la réorganisation des services. 

El Kadi Ihsane évoque également une hypothèse que l’affaire Hassan soit liée à une opération d’infiltration de récupération de missiles exfiltrés de Libye. L’opération avait un financement auquel ont concouru les occidentaux. Cette dimension internationale expliquerait l’acharnement dans cette affaire.

 « Le procès du général Hassan n’est pas celui du Tiguentourine. Tiguentourine est une solidarité des incompétents… Le procès Hassan est celui de l’indépendance de l’armée en civil vis-à-vis de l’armée en tenue » a souligné El Kadi Ihsane.   Le général Toufik sera-t-il présent pour défendre son subordonné ? C’est sur cette question que s’est terminée la partie Hassan.

 

Entre discours « d’expert » et discours « politique »

 

Hassan Haddouche qui a rejoint le CPP pour la partie consacrée au projet de loi de finances 2016 ne s’attend pas à ce qu’il y ait une censure majeure. Saïd Djaafer rappelle que les députés du FLN se sont toujours opposés à des augmentations des prix des carburants mais pronostique qu’ils le voteront tout de même.

 Paradoxalement, le consensus sur le caractère absurde et intenable des prix des carburants n’a pas empêché de vifs échanges. Hassan Haddouche qui appelle à ne pas faire de « cuisine partisane » souligne que le  projet de loi de finances comporte des éléments d’un changement de politique et que cela ne se limitait pas au prix des carburants.

 Il évoque une « sensibilité plus réformatrice » avec une évolution sur d’autres questions comme l’ouverture du capital des entreprises, la fin de l’interdiction de l’endettement extérieur, l’appel à la fin du Credoc.  Saïd Djaafer estime que la difficulté du gouvernement à changer les choses est qu’il est dans une logique du régime rentier où la dépossession du droit des Algériens à désigner les gouvernements « est payée » par une politique de redistribution.

 

La violence faite aux femmes au Conseil de la nation

 

Le débat a pris une tournure vive, Hassan Haddouche reprochant aux journalistes de tout mettre sur le compte du gouvernement. Saïd Djaafer rétorquant pour sa part qu’il ne s’agit pas d’une question technique mais politique.  

Souhila Benali s’est interrogée au cours de la dernière partie de l’émission sur la situation absurde du blocage des amendements du code pénal portant sur la violence faite aux femmes au niveau du sénat.  Pourquoi cela bloque ? Parce que les députés de la majorité sont traversés par les idéologies conservatrices, islamistes voire rétrograde.

Mais, l’on a relevé que les députés de l’APN ont voté un texte qui est bloqué au niveau du Conseil de la Nation qui était censé être un verrou à d’éventuels mauvais votes au niveau de l’APN. Or, le vote de l’APN n’est pas mauvais, mais c’est le blocage du sénat qui l’est. La violence faite aux femmes est toujours au Sénat !

 

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